Fédérer des énergies autour d'un projet



A l’heure où la crise économique n’épargne personne, le secteur socioculturel et, particulièrement le secteur musical sont eux aussi touchés. La région Haute Normandie a pourtant multiplié les actions et les subventions afin de permettre aux acteurs du « réseau musiques actuelles » des avancées dans ce domaine. Mais un contexte complexe semble brouiller les pistes et les différents acteurs constatent une activité en perte de vitesse. En effet, malgré un tissu associatif en pleine expansion et des actions menées de toutes parts, il est à constater ceci : au-delà de leurs expériences, certains responsables manquent encore de formations et de technicités. Le pôle musical est non identifié, des salles sont dépeuplées, les artistes fatigués par un manque d’outils, de moyens et de partenariats évidents. A l’heure où l’on parle beaucoup de réseaux, chacun a tendance à développer le sien mais les différentes structures du métier de la musique ne travaillent pas ou peu ensemble….. Il apparaît également que les structures dites « musiques actuelles » travaillent autour de l’accompagnement d’artistes…. Mais quel accompagnement ? Là encore, il est bien difficile pour les artistes de travailler en lien avec les structures qui n’affichent pas clairement leurs compétences mais qui s’adaptent aux mouvements et aux tendances nationales. De plus, il faut accompagner des projets artistiques certes, mais d’utilité publique.

Qui dit Economie dit Emploi.
 Faut-il rappeler les problématiques dans ce domaine ?
 Les artistes locaux et régionaux « galèrent » pour financer et développer leurs projets, ceux-là mêmes qui peinent à gagner un cachet (salaire) même pour les plus expérimentés. Les professeurs de musique « rament » également et sont souvent rémunérés en dessous de leurs qualités. Les structures d’animations ont un besoin évident d’intervenants spécialisés sans savoir où les trouver. Les différents réseaux de la musique ne sont pas identifiés. Nous possédons plusieurs types de structures animées par la musique et la région mais dont les liens ne dépassent pas quelques rencontres : les associations dites « musiques actuelles », les salles et théâtres, les casinos, les MJC, les salles communales, les collectivités, les maisons pour tous, les disquaires, les radios, les grandes surfaces, la presse, les bars, et bien des associations qui de près ou de loin, aiment à employer la musique. L’ANPE propose trop peu de services d’accompagnement dans ce domaine et le manque de partenariats et de projets durables n’offre pas une augmentation des postes.

Qu’en est-il de la population ?
Il est bien entendu que les avancées grandissantes du multimédia pèsent sur le secteur tout entier. Les ventes de disques baissent pour laisser place au téléchargement gratuit, ou pas. Les vidéos en lignes permettent à tout à chacun de découvrir un artiste via le web avant même que celui-ci ne passe dans votre région. La télévision véhicule de fausses idées quand elle ne vend pas les artistes comme de purs produits de consommation…. Quant aux structures musiques actuelles, leurs responsables se plaisent souvent à défendre leurs esthétiques musicales sans vraiment tenir compte des attentes de la population dans ce domaine. Les salles sont désertes, les festivals aussi…

Où va l’argent ?
Il fût une période où les subventions allouées aux différentes organisations associatives étaient investies dans le matériel et permettaient de créer des emplois dans le domaine. Mais le secteur associatif plein d’engouement s’est fait prendre à son propre jeu. Les responsables autoproclamés directeurs, les équipes de copains donnant une préférence au piston et aux développements avantageux, les manifestations fermées à la population toute entière… ont eu raison de l’activité, l’un accusant l’autre ou accusant le contexte actuel. Aujourd’hui les subventions tendent à renflouer les comptes.

Qu’en est-il de la formation et du développement des artistes ?
Quasi néant, il est actuellement bon de constater que nous ne possédons pas, ou presque, de formations dans ce domaine. Il faut, pour qu’une activité pérennise et prospère, des acteurs qualifiés et des compétences à échanger. Or, les organisations, les communautés de communes, les collectivités et autres organismes n’ont pas à leur disposition des agents territoriaux, des programmateurs, des artistes, des techniciens, des intervenants qualifiés et formés pour donner vie à notre territoire en tenant compte des problématiques de terrain. Nous avons certes quelques profils de choix dont le parcours et l’expérience significative permettent de travailler dans une démarche constructive…. Mais, est-ce assez ? Il faut des objectifs généraux et opérationnels clairs et partagés, sans quoi, chacun y va de sa petite invention…. Une autre particularité du métier veut que les acteurs dans le domaine socioculturel se battent contre les politiques plutôt que de s’y associer et de construire intelligemment des projets (petits ou grands) dans un souci de servir au développement territorial et donc des populations... Sauf, à priori, pour demander et dépenser les subventions, bien entendu !

Et l’information ?
Chacun son blog, chacun sa merde ! Tel semble être le parti pris des acteurs intéressés. Les sites, les prospectus, les affiches, les flyers foisonnent également de toutes parts en n’intéressant plus personne, sinon ceux qui les proposent. Les médias, télés, radios, sont encore mal employés et mal considérés. La population est aussi très mal informée sur les métiers de la musique, qu’elle juge souvent à tort ou qu’elle ignore par manque d’informations. Quant à la presse, elle grimace de venir faire des articles sur des salles vides, des manifestations et des projets qui ne fonctionnent pas.

Une solution s’impose !

- Unir
- Redynamiser
- Fédérer des énergies nouvelles autour d’un projet commun
- Pérenniser et développer l’activité musicale de notre région
- Concentrer l’information par des vecteurs communs pour produire une augmentation de la visibilité des actions auprès de la population
- Accompagner plus efficacement les artistes en redéfinissant les compétences des structures subventionnées
- Apporter aux artistes et intervenants des outils de développement au niveau régional
- Et enfin, proposer une vitrine commune à tous les acteurs du secteur musical pour optimiser les rencontres, les partenariats et influer sur l’économie et l’emploi.

C’est dans cette démarche que nous nous devons de travailler ensemble afin de permettre au secteur tout entier de retrouver un nouveau souffle, une nouvelle énergie, solidarité et modernité, en continuant la lutte et en valorisant l’émergence des musiques actuelles, mais aussi et surtout, du secteur tout entier.

Musicalement,

Richard RAULT 5713 Productions
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